Rencontre avec Sleater-Kinney, le groupe de punk féministe du mouvement « riot grrrl »
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Formé en 1994 à Olympia dans l’État de Washington, le groupe de rock mené par Carrie Brownstein et Corin Tucker a livré son onzième album, « Little Rope », fin janvier. L’occasion de s’entretenir avec l’une des chanteuses-guitaristes à propos d’un opus aussi décapant qu’émouvant né au plein milieu d’un drame.
Sleater-Kinney fête ses trente ans, et en grande pompe. Pas de best-of, mais mieux : « Little Rope », un onzième album très réussi signé Carrie Brownstein et Corin Tucker, seules meneuses du groupe de rock depuis le départ du troisième membre historique, la batteuse Janet Weiss, en 2019.
Pilier du mouvement « riot grrrl » lancé à Olympia (États-Unis) au milieu des années 90 - prônant déjà la lutte contre le patriarcat, le racisme et toutes formes de violences -, Sleater-Kinney s’était pourtant séparé en 2006, offrant de nouvelles carrières à ses deux guitaristes. Carrie Brownstein a lancé d’autres projets musicaux (Wild Flag), est devenue chroniqueuse culturelle, écrivaine, et même actrice (un second rôle dans « Carol » de Todd Haynes et le rôle principal de la série humoristique « Portlandia »). En plus de travailler étroitement avec le cinéma et le petit écran, Corin Tucker a, elle, multiplié les projets musicaux, entre son Corin Tucker Band et le supergroupe Filthy Friend. Le groupe, qui ne s’était jamais perdu de vue, s’est finalement reformé en 2015. Et quelle bonne...