«Tout est noir, je me sens vide»: dans la tête d’une personne vivant avec un trouble borderline

Le sentiment chronique de vide, l’un des symptômes du trouble de la personnalité limite, est parfois difficile à expliquer à ses proches.
«Quand ce sentiment de vide me submerge, je ne ressens plus rien et, en même temps, une grande douleur, une douleur comparable à une douleur physique, comme si on m’avait mise à terre et rouée de coups. La souffrance si grande que j’ai envie de crever. Tout est noir, je me sens vide et envahie en même temps. Dans ces moments, je peux tout aussi bien faire une crise d’angoisse, pleurer, hurler, avoir envie de me faire du mal physiquement, de me mutiler, de me mettre des claques. Mon corps n’est plus capable de rien faire mais, dans le même temps, je suis abandonnée à mes pensées, elles se bousculent, elles s’accélèrent. J’essaie de faire des choses qui m’occupent l’esprit malgré tout. Comme sidérée et incapable de lire ou de regarder une série, j’en viens à scroller sur mon téléphone quand je ne finis pas par prendre un Xanax et aller me coucher et dormir.»
Comme 1% à 2% de la population, Edwige, 28 ans, vit avec un trouble de la personnalité limite (ou borderline, TPB), qui se manifeste notamment par un sentiment chronique de vide, parfois difficile à appréhender par les personnes non concernées. «J’ai un mal fou à expliquer aux gens ce que j’éprouve et je me heurte souvent …