Végétarisme et véganisme: et si on formait mieux les médecins?

«Je ne vais pas y aller par quatre chemins, confie Lucie. Ma généraliste est absolument nulle au sujet du véganisme. Je l’ai choisie parce qu’elle se montre coopérative, dans la mesure où elle veut bien me prescrire des bilans sanguins recommandés par une diététicienne spécialisée, mais je me sens toujours jugée et peu prise au sérieux. J’ai vraiment l’impression qu’elle n’y connaît rien, mais je suis un peu résignée par habitude…»
«En effet, poursuit-elle, la très grande majorité de mes interlocuteurs médicaux de ces vingt dernières années n’a eu de cesse de pointer du doigt un supposé déséquilibre alimentaire, et se sont mis martel en tête: pour eux j’étais carencée en fer. Par contre, ils ne m’ont jamais parlé de la vitamine B12, pourtant essentielle, et c’est grâce à mes propres recherches que je me suis supplémentée très tardivement. Dans le même temps, ils se sont toujours montrés hermétiques, sinon rétifs, à entendre des arguments concernant les bénéfices au niveau de la santé, mais aussi sur les plans éthique ou écologique, d’une alimentation végétale.»
Quand on sonde les personnes végétariennes ou véganes sur leurs relations avec leurs médecins, beaucoup de patients naviguent, comme Lucie, entre consternation et résignation, constatant le peu de connaissances des praticiens et leur manque de volonté de se remettre en question. «Quand on parle d’alimentation végane avec…