Aide sociale à l’enfance: et les parents, que deviennent-ils?

S’il est dans certains cas nécessaire de couper les liens familiaux, leur réparation est généralement un enjeu crucial dans la reconstruction de l’enfant comme dans la recherche d’équilibre du parent.
«Mes enfants auraient pu vivre normalement s’ils étaient restés chez moi.» C’est ce qu’estime Jenifer qui, depuis 2007, tente de retrouver sa place de mère dans une existence marquée par les coups. À la suite d’une union avec un homme brutal, aujourd’hui incarcéré pour trafic de stupéfiants, elle a porté cinq enfants. Chacun d’entre eux a été placé par l’aide sociale à l’enfance (ASE). Le point de départ de cet éclatement familial a été un appel au secours: «Des problèmes financiers m’ont amenée devant une assistante sociale», précise-t-elle. Un premier rendez-vous qui a conduit à un signalement auprès de l’ASE.
Catherine aussi est une mère célibataire suivie par l’aide sociale à l’enfance. Après plusieurs opérations et un accouchement, elle n’était plus en capacité physique de prendre soin de son fils. Elle a donc contacté l’ASE. «Au départ, mon garçon a été placé en famille d’accueil, mais j’ai pu le récupérer grâce au soutien à domicile de deux éducateurs spécialisés.» Sauf que rapidement, «un rapport a établi qu'[elle] étai[t] en burn-out parental». Son monde s’est …