Audrey Page : « J'ai donné naissance seule »
Une monomaternité choisie, ou plutôt deux. Cette famille monoparentale est constituée d’une femme déterminée de 44 ans et de deux petites filles. C’est le combat d’une vie, celui d’Audrey Page.
« C’est Beyrouth à la maison ». Audrey Page, dans sa robe en jean, ouvre la porte de son appartement parisien, embarrassée. Le cocon familial est sans dessus dessous à cause de travaux. « J’ai hâte que ça se termine, c’est épuisant en plus de mon job et des filles », confie-t-elle, contrainte de télétravailler. Dans le salon, sa fille Georgia chapote l’artisan du haut de ses trois ans et demi, lui montrant les dernières tâches de peinture au sol, titine dans la bouche. La benjamine, Anouk, un an à peine, profite du bain donné par sa nounou April. En somme, une famille ordinaire dans un quotidien « ultra-normal comme toute famille conventionnelle ». Et pourtant.
Le challenge, c’était de tomber enceinte, quoiqu’il en coûte
Audrey Page, ne rencontrant pas d’homme envieux d’être le père de ses enfants, a fait sans. Elle a donné naissance seule, outrepassant les injonctions sociales, la construction patriarcale et ses propres peurs. Un long parcours qui a commencé par une vitrification d’ovocytes. « J’avais 36 ans, je me sentais encore jeune, mais je rentrais dans la zone rouge de la fertilité », se rappelle la quarantenaire, ses téléphones personnel et professionnel sous les yeux. Alors, tout juste séparée de son ancien...
