Chroniques d’une mère : le jour où j’ai découvert que mon enfant était moche

Toutes les deux semaines, je vous raconte mes joies et mes déboires de mère. Du cynisme gentillet, quelques réflexions féministes, et un peu de mièvrerie : ce billet d’humeur promet d’être aussi schizophrénique que la parentalité.
Quand il est né, mon enfant avait les ongles violets, le cheveu collé au front et la joue marquée d’un bleu reproduisant à l’identique la cuillère des forceps. Pas un canon de beauté, en somme. Mais moi, je l’ai immédiatement trouvé sublime. La première chose qu’a dite son père, étouffé par une vague d’amour qui l’empêchait sans doute de voir le duvet de poils qui recouvrait cet enfant, a été : « Il est tellement beau ! ». Nous pensions sincèrement avoir sous nos yeux le plus beau nouveau-né jamais créé.
Le « gate » de la première photo
Les poils ont disparu et l’hématome aussi. Les ongles ont pris une teinte rosée qui sied bien mieux à tout être humain vivant. Autant dire que plus les jours passaient, plus nous le trouvions joli. Malgré la mèche folle qui formait une vague de Nazaré sur le haut de son crâne, oui. Malgré les petits yeux noirs et perçants qui louchaient parfois, la langue qui pendait et le sourire sans dent, oui.
>> À lire aussi : Le Mois d’Or : 40 jours pour mieux récupérer après l’accouchement
Je me suis d’ailleurs fait une joie de partager une ou deux photos de ce petit être fraîchement né, pour annoncer sa naissance. Mes ami·es, ma famille, et même les...