Chroniques d’une mère : le jour où l’enfant fait sa première crise en public

Toutes les deux semaines, je vous raconte mes joies et mes déboires de mère. Du cynisme gentillet, quelques réflexions féministes, et un peu de mièvrerie : ce billet d’humeur promet d’être aussi schizophrénique que la parentalité.
On a déjà tou·te·s assisté au moins une fois à cette scène. Celle cauchemardesque du parent complètement dépassé par la colère d’un enfant aux joues cramoisies et trempées de larmes. « Quel horrible enfant ! », « Quelle mère laxiste », « Quel père incapable »… Dans ma tête, les condamnations tombaient comme des couperets quand j’observais, mi-dépitée mi-empathique ce genre d’esclandre. C’était avant d’avoir un enfant, et j’ai moins fait la maligne quand ce fut à mon tour d’être bizutée par mon fils de 18 mois…
Ce soir-là, je m’en vais chercher mon enfant à la crèche très énervée. Je me suis fait virer d’un bus parce que je n’avais pas de masque, et je suis en retard. Je déteste ça, mais je prends sur moi et je force la bonne humeur, car on est vendredi. J’oublie un détail : le vendredi est parfois synonyme de mini-drama, ma progéniture étant fatiguée de sa semaine de 45 heures à la crèche.
Naïve et dans le déni, je suis heureuse de retrouver mon fils tout sourire, mort de rire aux blagues de la directrice de la crèche. Nous disons au revoir, et aussitôt la porte refermée, cet enfant si heureux de vivre se transforme en vieil oncle grincheux. Mode « Je me cambre...