Sumba, la nouvelle destination anti-Bali

À une heure de vol de sa célèbre cousine, l’un des derniers paradis sauvages de l’Asie du Sud-Est s’ouvre peu à peu à un tourisme durable et vertueux.
Avec ses chevaux sauvages filant sur des plages immaculées et ourlées de vagues turquoise, elle a tout d’un paradis pour instagrammeuse. Pourtant, on n’en croisera aucune à Sumba. Grande comme deux fois Bali et cinq fois moins peuplée, l’île est une anomalie dans cette région du monde éprouvée par le tourisme de masse : elle ne compte que 25 000 visiteurs par an. Pas un panneau publici- taire en vue, aucune montagne de plastique, pas même le bruit d’un moteur. C’est la zone la plus préservée d’Indonésie, un véritable Far West asiatique, connu seulement d’une poignée de surfeurs jet-set à la recherche de la vague parfaite, loin de la foule balinaise et de la tyrannie des sarouels imprimés. Avec ses rouleaux larges, creux, interminables, le sud de l’île est le secret le mieux gardé des happy few. Ils s’établissent à Nihiwatu, destination de surf parmi les plus exclusives de la planète, pour se mesurer à une vague légendaire, et à une culture locale qui l’est encore plus : les premiers habitants de Sumba seraient arrivés au XIe siècle avec leurs chevaux et une religion animiste, le marapu, qui régit le quotidien dans les tribus et perpétue encore aujourd’hui un mode de vie datant de l’âge du bronze. On y loge dans des huttes uniques au monde, dont les...