En corps heureux : « J’ai toujours eu l’impression que mon corps était scruté »
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Tous les quinze jours, un témoin nous raconte sa relation avec son corps. Son rapport à la douleur, aux regards, à la nudité et au plaisir, l’histoire de son poids et celle de sa peau. Cette semaine, nous écoutons celles d’Elizabeth, 45 ans, prof d’anglais.
Mon corps, je ne sais pas à quoi il ressemble. Je le sens davantage que je ne le vois. Je choisis mal mes tailles de vêtements, je prends souvent trop grand, je ne me rends pas compte de mon gabarit, de mes contours, pas plus quand je grossis que quand je maigris. L’émission de M6 « Belle toute nue » m’a toujours fascinée pour ça. William Carnimolla y demandait à des femmes complexées de se « ranger » parmi d’autres femmes de différents poids et gabarits. Je serais incapable de le faire. Moi, je m’aperçois d’un coup que je ne rentre plus dans aucun pantalon. Ou, au contraire, me découvre en photo moins dodue que ce que je croyais, trois ans après. Sur le corps des autres, je fais des constats plus éclairés, je remarque les prises ou pertes de poids, sans porter de jugement. D’ailleurs quand une personne de mon entourage maigrit assez nettement, je lui demande si ça va, je ne la félicite pas. Justement, parce que je connais ça trop bien. Je n’ai jamais été autant complimentée qu’après un régime radical et malsain. Et j’ai toujours eu l’impression que mon corps était scruté.
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