France TV: Matthieu Lartot, la raison du divorce
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Clémentine Sarlat garde un souvenir particulièrement amer de ses sept années passées au service des sports de France Télévisions. Dix-huit mois après son départ, à l’automne 2018, la spécialiste rugby avait livré un entretien saisissant dans les colonnes de L’Equipe dans lequel elle dénonçait l’ambiance malsaine qui y régnait, dénonçant des faits de « harcèlement moral », des promesses non tenues et des augmentations systématiquement refusées.
Pourtant, le bilan professionnel dressé par sa DRH, peu de temps avant son départ, dit tout autre chose. Selon L’Equipe, qui a pu consulter le document, la Bordelaise se serait ainsi vue accorder une augmentation de 17,7% début 2017. Surtout, le rapport explique que « la coprésentation de Stade 2 avec Matthieu Lartot a été compliquée car Clémentine préparait Stade 2 depuis Bordeaux alors qu’il était nécessaire qu’ils travaillent régulièrement ensemble pour que le binôme trouve un bon mode de fonctionnement ».
Ses compétences professionnelles remises en cause
Surtout à en croire sa DRH, Clémentine Sarlat avait bien du mal à faire le poids face à son confrère. Il est ainsi notifié qu’elle n’a pas « la même aisance et présence à l’antenne que Matthieu Lartot » et que « ses lancements sont basiques ». De quoi interroger ses supérieurs sur « ses compétences professionnelles », fustigeant l’idée que son « statut de femme » est en cause.
Pour autant, son interview dans les colonnes de L’Equipe sera lourde de conséquences. Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, diligentera une enquête qui débouchera sur le licenciement pour faute des reporters Alain Vernon et Pierre-Etienne Léonard ainsi que du rédacteur en chef Jean-François Laville. « Je ne souhaite la tête de personne », avait-elle pourtant assuré lors de son entretien auprès du cabinet d’audit, après avoir confié qu’elle avait côtoyé « des gens géniaux et aussi des gros cons » au sein d’un service des sports surnommé par certains « le service des porcs ».