« Je vis sur mes économies »: Lavillenie mal en point financièrement
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A 37 ans, Renaud Lavillenie s’est accorder un dernier défi: les Jeux Olympiques de Paris. Cet été, l’ancien champion olympique a dû déclarer forfait pour les Championnats du monde de Budapest en raison d’une blessure aux ischio-jambiers, devant se résoudre à se faire opérer pour se donner toutes les chance en vue des JO. Un nouveau coup d’arrêt pour le sauteur auvergnat, qui peine à retrouver son niveau d’antan.
Et ce déclin n’est pas sans conséquence sur ses finances. L’élève de Philippe d’Encausse a d’ailleurs joué la carte de la transparence dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche. « Mon premier gain en meeting, ça devait être à 18 ans : 30 euros. Puis ça passe à 150, 200, 300, 500 euros, puis à quatre chiffres…« , a-t-il expliqué, ajoutant: « Il y a eu des étapes, mais je me suis vite retrouvé à 100 000 euros annuels. Pas en salaire mais en chiffre d’affaires, car j’ai monté une société avec l’aide du comptable de mon père. Ça m’a permis de capitaliser et de lisser quand mes revenus ont baissé. »
Je commence à réadapter mon niveau de vie
Bien conscient qu’une carrière de sportif de haut-niveau n’était pas linéaire, Renaud Lavillenie avait été prévoyant. « À côté de ça, j’ai pu faire deux ou trois placements. Aujourd’hui mes revenus ont baissé, je vis sur mes économies et les contrats que j’ai encore, a-t-il poursuivi. Je commence à réadapter mon niveau de vie et à prospecter pour l’après. J’ai encore un peu de patrimoine pour me projeter. J’ai aussi fait partie des meilleurs, donc j’ai gagné de belles sommes. »
Ces « belles sommes » n’ont toutefois rien à voir avec ce qui peut se pratiquer dans d’autres sports, l’athlétisme n’étant guère lucratif pour la plupart des athlètes. « Tu t’en sors quand tu es dans le top 20 mondial. Mais le dixième Français peut vite être en difficulté. La complexité, c’est que nos revenus dépendent de nos performances, qui t’apportent des gains et des partenaires. On n’a pas de marge quand on est blessé ou qu’on a une baisse de régime », a-t-il encore regretté, ajoutant: « Depuis quelque temps, la fédération a mis en place un contrat professionnel qui permet de bénéficier du statut de salarié. On est sur des sommes dérisoires comparé à d’autres sports [autour de 1 500 euros par mois], mais ce n’est pas négligeable. Moi, je n’avais pas ça à mes débuts. »