« La pire humiliation de ma vie », Pascal Praud écœure un enfant

Avant de devenir la figure de proue de CNews grâce à ses émissions L’Heure des Pros, Pascal Praud a très longtemps du football. Que ce soit à RTL, ITélé et plus avant, à TF1 où il officiait aux côtés de Thierry Roland, Hervé Mathoux ou Frédéric Jaillant. Si l’un de faits les plus mémorables de cette aventure à Téléfoot demeure l’altercation avec Bernard Tapie dans un magasin de prêt-à-porter parisien après des propos à charge contre le directeur sportif de l’OM, un autre reportage resté dans les mémoires concerne le FC Nantes, le club de son cœur.

A la fin des années 80, Pascal Praud s’intéresse à la nouvelle garde noire des Canaris, incarnée par Marcel Desailly, Antoine Kombouaré ou Thierry Bonalair. Les six joueurs noirs, obligés de porter un masque blanc, apparaissent comme tombés d’un arbre, tels des singes. Et le commentaire est à l’avenant. « Le FC Nantes a viré de couleur depuis deux ans. Le drapeau jaune flottait sur le championnat puis l’avenir est devenu sombre. Six de ses titulaires sont noirs, pour effacer les nuits trop blanches de l’an dernier », raconte Pascal Praud.

Pascal Praud refuse d'en parler

Le reportage a laissé des traces comme en témoigne le documentaire « Des cris dans le stade » de Mohamed Bouhafsi, diffusé ce mardi sur France 5. « « Un joueur concerné a refusé que je cite son nom. Il m’a dit : 'C’est la pire humiliation de ma vie. J’en avais pas conscience. On m’a demandé de tomber de l’arbre comme un singe. Et c’est devenu la pire humiliation de ma vie quand mon fils m’a demandé : « C’est quoi ça ? Pourquoi t’as fait ça ? » Dans le regard de mon fils, j’ai senti de la honte. Et voir de la honte dans le regard de ta progéniture, c’est la pire chose qui me soit arrivée dans la vie' », a raconté à cet effet le journaliste au micro de RMC.

Contacté pour réagir dans le documentaire, Pascal Praud est resté taiseux. « Je n’ai plus envie d’en parler. C’est du passé. C’était une autre époque », a-t-il justifié à Mohamed Bouhafsi, qui précise : « J’ai senti que dans son ton, il y avait des regrets. Il a compris qu’il avait blessé. »

Interrogé, Lilian Thuram a quant à lui justifié la complaisance apparente des joueurs concernés. « Les personnes qui subissent le racisme, très souvent, ils pensent comprendre le racisme. En fait, non. L’orque vous subissez le racisme, vous vivez dans la même société qui hiérarchise selon la couleur de peau  », a-t-il soufflé.