Pierre Salviac, le terrible Noël
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Daniel Bilalian aura donc eu la peau de Pierre Salviac. Débarqué à la tête du service des sports du service public au printemps 2004, l’ancien présentateur du 20 heures avait frappé d’entrée en ouvrant les commentaires du rugby à d’autres journalistes. La voix du rugby sur France Télévisions, par ailleurs rédacteur en chef de la rubrique rugby et conseiller du directeur des sports pour la négociation des droits sportifs, y avait vu le début d’une mise au placard.
Pierre Salviac ne s’était pas trompé et en décembre 2005, à deux jours de Noël, il se résignait à acter son départ de France Télévisions sous la forme d’une séparation à l’amiable près de trente ans après avoir été recruté par Robert Chapatte. « J’ai été formé par Mougeotte, Elkabbach, Héberlé, Gildas, recruté par Chapatte, adoubé par Couderc, parrainé par Albaladejo et accompagné par Lacroix, confiait-il hier. Et je me retrouve en situation de quitter le service public sous Bilalian…», écrit-il pour annoncer son départ à ses proches.
« Comme dit ma devise favorite d’Einstein, n’essayez pas d’être un homme à succès mais un homme qui a des valeurs. Aujourd’hui, je suis seul mais mes principes n’ont pas changé », ajoute-t-il.
Après 22 ans à commenter le rugby sur France Télévisions et pas moins de 500 matches, Pierre Salviac s’en va par la petite porte. Celui qui avait succédé en 1983 à Roger Couderc, « le seizième homme du XV de France », aura fait passer quelques expressions à la postérité aux côtés de Pierre Albaladejo puis de Thierry Lacroix : « la balle à l’aile, la vie est belle», « le cochon est dans le maïs » ou « la cabane est tombée sur le chien »…