Johannès, les Bleues… Yacoubou se livre
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Il a beaucoup été question de l’équipe de France féminine de basket, jeudi soir sur le plateau de Lucien Jahan. Il faut dire qu’Isabelle Yacoubou (37 ans) faisait partie des nombreux invités de ce 3eme opus du nouveau rendez-vous hebdomadaire de la chaîne Twitch de Sport en France. L’occasion pour la légendaire intérieure du club de Tarbes et ex-internationale française de revenir sur ces nombreux bruits de couloir qui avaient un temps laissé penser que l’ancienne « Braqueuse » allait retrouver les Bleues. « Jean-Aimé ne m’a jamais approché dans ce but-là, en tout cas pas ouvertement. Les joueuses, elles, oui, elles m’ont sollicité, mais comme je le dis à chaque fois, je leur ai dit que la page équipe de France, je l’avais déjà fermée », a assuré Yacoubou jeudi depuis Tarbes, sans cacher qu’elle avait fini par se poser la question.
« Forcément, ça vient flatter l’ego et on se dit « pourquoi pas ». Mais qu’est-ce que j’aurais à gagner en revenant en équipe de France ? Je suis partie de la meilleure des manières en clôturant le chapitre vraiment magnifiquement bien. Il n’y en a pas beaucoup qui sont sortis comme ça de l’équipe de France. Donc prendre le risque de revenir… Ce n’est pas la quantité de minutes le problème. C’est la répétition des efforts qui est compliquée. Je sais que je ne pourrais pas répondre physiquement, donc ça ne sert à rien. C’est maintenant à d’autres personnes d’écrire cette page-là de l’histoire. »
Yacoubou : « C’est un peu une connerie de ne pas l’avoir prise pour l’Euro, mais… »
Marinne Johannès, star des Bleues comme « Shaqoubou » en son temps, fait partie de ces « personnes ». Malheureusement pour l’arrière de l’ASVEL, elle se trouve en marge des Bleues depuis que la Fédération française de basket l’a écartée de l’Euro suite à sa décision, en dépit des conditions que lui avait fixées l’instance, de faire l’aller-retour à New York pour y signer son contrat avec la franchise WNBA du Liberty. Le sentiment de Yacoubou est partagé. « C’est un peu une connerie de ne pas l’avoir retenue pour l’Euro, mais je peux aussi comprendre le coach qui veut avoir un groupe pour travailler. Après, je ne pense pas que son retour même à une semaine du début de la compétition aurait pu à ce point déséquilibrer l’équipe, mais ça, ça n’engage que moi. » Elle pense néanmoins que la communication autour de ce dossier n’a pas été fabuleuse. « On aurait pu mieux aborder les choses et ne pas présenter aujourd’hui les choses comme Marine contre la Fédération. Elle est partie jouer au basket, elle n’est pas partie en vacances. »
Yacoubou : « A l’avenir, des cas Marine Johannès, il y en aura plein »
Au-delà des faits proprement dits, la médaillée d’argent des Jeux de Londres estime qu’il ne faut plus que pareil litige survienne, d’autant que d’autres françaises sont appelées à être draftées elle aussi en WNBA dans les années à venir. « J’ai été très clair depuis le début : Marine, c’est un cas, mais cela va être le cas de beaucoup de joueuses demain. Les Malonga, Maïa Hirsch, Iliana Rupert… On a quand même une flopée de joueuses qui arrivent et vont pouvoir prétendre à la WNBA. Il va falloir trouver une solution, parce qu’à l’avenir, des cas Marine Johannès, il y en aura plein. Pour la Tarbaise, tout est une question de normes. « Les normes qui n’incluent pas tout le monde ne sont pas de bonnes normes. C’est donc à nous responsables, parents, Fédération, de faire évoluer ces normes pour inclure tout le monde (…) Ce n’est pas parce que l’on est parents et dépositaires de l’éducation et de l’organisation que l’on ne peut pas se tromper. Il faut juste avoir l’humilité de reconnaître que l’on s’est trompé. » Et Yacoubou sait de quoi elle parle. « Avec mes enfants, des fois, je me trompe et je leur dis : « Je suis désolée, Maman s’est trompée ».