Dopage: « Jour sombre » pour la Jumbo-Visma
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L’équipe Jumbo-Visma provoque la suspicion. Après avoir remporté le Giro avec Primoz Roglic puis le Tour de France avec Jonas Vingegaard, la formation néerlandaise a dominé la Vuelta grâce à Sepp Kuss, qui a devancé le Danois et le Slovène au classement général. Des performances bien au-dessus de celles de ses rivales qui ont ravivé les doutes concernant la probité de l’équipe née des cendres de celle appelée Rabobank de 1996 à 2012 et qui avait dû faire face à plusieurs scandales de dopage. Un passé douloureux qui a refait récemment refait surface quand un coureur de l’équipe Jumbo-Visma n’est pas passé entre les mailles du filet.
« Le 16 août 2023 restera un jour sombre pour notre équipe, s’est rappelé Richard Plugge dans des propos recueillis par le site spécialisé néerlandais Wielerflits. Pour la première fois en dix ans, nous avons reçu un message disant qu’un coureur de notre formation, Michel Hessmann, a été contrôlé positif. » Le patron de la formation néerlandaise a toutefois affirmé que cela reste « un sujet de discussion ouvert » et appelle à ses coureurs à rester « sur leurs gardes ». Le contrôle positif à un diurétique subi par le coureur allemand a provoqué une onde de choc au sein de l’équipe Jumbo-Visma.
Plugge : « L’athlète doit faire attention tous les jours »
« Nous devons nous regarder dans le miroir et nous demander si nous faisons tout correctement », a ainsi confié Richard Plugge, qui concède que tout le monde doit être attentif même s’il regrette le fonctionnement de la lutte contre le dopage. « L’Allemagne dispose d’une loi antidopage, le ministère public est donc impliqué de manière automatique, a confirmé le dirigeant néerlandais. Alors que la loi respecte la présomption d’innocence, le processus disciplinaire fonctionne différemment. C’est à l’athlète de prouver qu’il n’a rien fait qui est interdit. » A cette occasion, le patron de l’équipe Jumbo-Visma a lancé un avertissement clair à tous les coureurs, bien au-delà de sa propre formation.
« Un athlète ne peut pas prendre un complément alimentaire, un médicament ou une boisson énergisante sans savoir si le produit a été testé auparavant, a-t-il confié. Il peut y avoir un contrôle antidopage pendant une compétition ou hors-compétition 365 jours par an. L’athlète doit donc faire attention tous les jours. » Rappelant que « les coureurs sont testés entre 30 et 150 fois par an », Richard Plugge se réjouit de l’existence d’un tel programme. « Nous défendons un sport propre dans lequel les talents s’affrontent à armes égales, a-t-il conclu. De cette façon, nous n’avons que des jours radieux dans le cyclisme. » Une prise de position qui, si elle sera sans doute partagée au sein du peloton, pourrait faire beaucoup parler, tant l’équipe Jumbo-Visma fait jaser dans le petit monde du cyclisme professionnel.