"Mafia", "grand banditisme", "sale p...", Ollé-Nicolle balance sur le PSG féminin
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Didier Ollé-Nicolle est un homme atteint, mais soulagé. L'ancien entraîneur de la section féminine du PSG a bénéficié d'un non-lieu dans une affaire d'agression sexuelle sur mineure, et se confie dans une entretien accordé à Ouest-France. Le technicien évoque notamment la tempête médiatique qu'il vient de traverser.
"C’est affreux, catastrophique, explique-t-il. Vous vous retrouvez sali, plus que sali ! C’est d’une cruauté… C’est un tsunami ! Sur un plan humain et sur un plan professionnel, c’est le truc le plus terrible qui puisse arriver. Cela fait des années que j’entraîne, je n’ai pas eu la moindre histoire, même avec les arbitres. Je suis un coach éducateur, pas un mec du showbiz. Tout ça, c’est un monde que je ne connaissais pas. La police dit que j’avais eu affaire au grand banditisme."
Ollé-Nicolle était accusé d'une main aux fesses à l’égard d’une joueuse mineure, en août 2021, lors de la tournée de préparation aux Etats-Unis. Des faits démentis par les enquêteurs. "C’est une jeune qui était dans mon groupe mais ne jouait pas, explique le technicien. Le jour où ça sort, son papa est venu me voir en me disant : 'Coach, je ne vous aime pas en tant qu’entraîneur parce que vous ne faites pas jouer ma fille, mais je n’ai rien à reprocher en tant qu’homme'. Il n’y a jamais eu de plainte de sa part envers moi. Heureusement, les matches du PSG sont filmés, et à aucun moment on ne me voit m’approcher de cette joueuse pour lui mettre une main aux fesses."
TÉMOIGNAGE. Didier Ollé-Nicolle : « On m’a dit que j’avais eu affaire au grand banditisme » #PSG https://t.co/Z7vXiVWSKy
— Ouest-France Sports (@sports_ouest) May 13, 2024
Mais que s'est-il vraiment passé ? Selon les autorités, Ollé-Nicolle aurait été victime d'une "cabale", et serait une victime collatéral du conflit entre Kheira Hamraoui et Aminata Diallo, qui a secoué le PSG féminin. "Le seul souci, analyse l'ancien entraîneur de l'OGC Nice, c’est que j’ai continué à faire jouer Hamraoui, qui était l’ennemie du clan d’Aminata Diallo, avec Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto et César Mavacala".
"Si tu continues de faire jouer Hamraoui", la grande menace
Personnage central de cette affaire, César Mavacala est le compagnon de Diani, et le conseiller de Diallo et Katoto. Durant cette fameuse saison 2021-2022, Ollé-Nicolle avait reçu un coup de téléphone de sa part. Le ton était d'abord amical, avant ce qui ressemble fort à un gros coup de pression. "Il me dit : 'Par contre, je ne veux plus voir Hamraoui sur le terrain.' Si c’est le cas, il me dit qu’il sera mon protecteur. C’est la mafia ? Je n’accepte pas qu’un agent m’appelle et fasse les choix à ma place. Il m’a répondu : 'Si tu continues de faire jouer Hamraoui, je vais faire exploser le vestiaire.' J’ai informé le PSG de cet appel. Ils m’ont dit de laisser tomber."
La suite ? Un vestiaire sous tension, incontrôlable pour Ollé-Nicolle, avec un épisode marquant. "Le clan Diallo vouait une haine féroce envers Hamraoui, poursuit le technicien. Quand elles la croisaient, elles lui disaient : 'Sale p*te'. Quand elles se croisaient, elles baissaient les yeux pour ne pas se voir. À la dernière minute du dernier entraînement avant la demi-finale de Ligue des champions contre Lyon, il y a un petit accrochage, comme on en voit des milliers, sur un coup de pied arrêté entre Sandy Baltimore et Kheira Hamraoui. Tout de suite, bam ! Katoto, Diani et Diallo tombent sur Hamraoui, et bagarre. L’entraînement était à huis clos. Vingt minutes plus tard, l’information était sortie."
Qu'a fait le PSG ? Pas grand-chose, regrette Ollé-Nicolle. L'entraîneur reproche à sa direction de l'avoir laissé tomber, pour ne pas se mettre en froid avec l'entourage de sa joueuse vedette. "Je pense que les dirigeants du club savaient tout, mais ils ont été frileux parce qu’il y avait Katoto à prolonger, estime-t-il. On a sacrifié un mec, sa vie, sur l’autel d’une prolongation !"
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