Une grosse "connerie" qui coûte cher chez les Bleus !

Deux ans après l’inoubliable traumatisme de Séville en demi-finale de la Coupe du monde 1982, les Bleus abordent l’Euro 1984 dans le costume de favori. Organisé dans l’Hexagone, le tournoi doit permettre à Michel Platini et sa bande d’offrir à l’équipe de France le premier trophée de son histoire. Charge aux Bleus de bien entrer dans la compétition face au Danemark.
« L'objectif pour cet Euro 1984 était clair : au vu de notre performance au Mondial 1982, on se devait de gagner ce tournoi organisé chez nous. Et il est vrai que ce premier match conditionnait tout. Il y avait donc une pression énorme sur nos épaules avant d'affronter le Danemark », s’était souvenu Manu Amoros pour le site de la Fédération Française de Football.
Inhibés par cette pression, les Bleus ont néanmoins du mal à entrer dans la compétition, éprouvant toutes les peines du monde face aux Danois. Il leur fraudera attendre la 78e minute et une erreur de la défense scandinave pour voir la France ouvrir le score grâce à l’inévitable Michel Platini, prémices d’un Euro de rêve pour le meneur de jeu de la Juventus. Pour autant, la tension reste palpable et, à la 87e minute, Manuel Amoros dégoupille après une faute de Jesper Olsen. Encore à terre, le Français commence par jeter le ballon à la figure de son adversaire mais le rate. Surtout, toujours énervé, il fait mine de lui donner un coup de tête. Mais Jesper Olsen feint d’avoir été touché et tombé à terre, allongé sur la pelouse.
L’arbitre tombe dans le panneau
L'arbitre allemand Volker Roth tombe dans le jeu du Danois et expulse Manuel Amoros. « J'ai vu ce carton rouge comme une injustice : il me tacle, puis me retient le pied. Je fais le geste de lui donner un coup de tête, mais je ne le mets pas. C'est un geste de jeunesse mais qui est dû aussi à mon sang chaud d'Espagnol, avait expliqué l’ancien Monégasque. Suspendu pour une bonne partie de la compétition, j'ai dû m'investir d'une autre manière pour le groupe. »
Manu Amoros écope en effet de trois matches de suspension. Mais son absence sera finalement sans conséquence, si ce n’est celle de permettre à son habituelle doublure, Jean-François Domergue, de briller avec en point d’orgue son incroyable doublé en demi-finale contre le Portugal. « Voilà, j’ai fait une connerie, je la paye. Derrière, il y a "Doudou" qui éclate tout et reste très bon. Il marque un doublé contre le Portugal en demi-finale (3-2). Il savait ce qu’il avait à faire et c’est là où je dis que le groupe que l’on avait en 1984 était vraiment exceptionnel. Il s’est avéré important et tant mieux. Si je n’avais pas été expulsé, peut-être que l’on n’aurait pas gagné », n’hésitait pas à dire Manu Amoros.
De retour pour la finale, le natif de Cannes doit se contenter d’une place sur le banc, mais entre finalement en jeu en fin de match grâce à Patrick Battiston. « Il a simulé une blessure pour que je profite de ce moment. On avait une équipe très solidaire. On menait seulement 1-0. Il connaissait mes qualités et savait que j’allais me battre jusqu’au bout et faire le maximum. Il avait totalement confiance en moi. Il voulait me faire profiter de cette finale contre mon pays quelque part puisque mes parents sont Espagnols et que c’était l’Espagne en face (2-0) », avait-il raconté.