Anéanti, Galthié interpelle O’Keeffe
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C’est un Fabien Galthié marqué, encore abattu manifestement par le triste épilogue tricolore du Mondial 2023, qui a fait face à la presse ce mercredi dans le cadre du PUC, un peu plus de trois semaines après ce funeste quart de finale perdu contre les futurs champions du monde sud-africains (28-29). Soucieux de rebâtir un XV fort en vue des prochaines échéances, le sélectionneur des Bleus néanmoins n’a pu dissimuler la déception et la douleur qui sont les siennes encore aujourd’hui.
« Il y a d’abord le temps du deuil, souffle dépité Fabien Galthié, ainsi relayé par RMC Sport. Ça a été une énorme déception. Quatre ans de travail acharné, de travail réussi, qu’on le veuille ou non. Quatre ans de progression cohérente. Le seul objectif était d’être champion du monde. La déception aurait été la même si nous avions perdu d’un point en demi-finale ou en finale. Mais nous voulions vivre une semaine de plus ensemble. La différence est énorme. On voulait vivre ces moments-là. »
Et d’ajouter quant à son bilan personnel: « C’est d’abord une blessure et une douleur. Quand on joue pour l’équipe de France et une Coupe du monde, il faut être prêt à gagner mais aussi à vivre ce qu’on a vécu. Il n’y a qu’une équipe qui a pas mal en fait: le champion du monde. On aura la cicatrice à vie et ça fait partie de notre chemin. On a tous fait une sorte d’introspection, d’abord personnelle puis collective, sur ce qu’on a vécu. »
World Rugby sollicité
Evidemment, l’ombre de l’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe, qui n’a que trop pesé sur le résultat du quart malheureux des Bleus, a plané sur cette conférence de presse. « J’ai regardé le quart de finale dans le train entre Austerlitz et Cahors. Il y a cinq heures et demie de train. Je l’ai regardé une première fois-là. J’avais reçu beaucoup de données et d’analyses de la part de mon staff. J’ai envoyé à World Rugby et à Ben O’keeffe des clips sur des secteurs qui me semblent importants, confesse le chef d’orchestre du XV de France. On avait besoin d’avoir des réponses sur les décisions prises pendant le match. J’ai revu le match au fil de lot une dizaine de fois. J’ai six ou sept caméras et beaucoup de données. J’ai croisé beaucoup d’informations. »
« J’ai travaillé avec beaucoup d’analystes sur le match, souligne-t-il encore, refusant de se cacher uniquement derrière l’arbitrage. Un point… Un point c’est rien, mais un point, c’est tout. Quand vous rentrez 11 fois dans la zone de conclusion… C’était deux fois plus que l’objectif que nous nous étions fixés. Dans le dernier geste, sur des faits de matchs, ça n’a pas suffi. Nous sommes la seule équipe à s’être procuré autant de temps forts. Ça nous mène à un potentiel de marque de 37 points, on en a marqué que 28. Ça veut dire que tactiquement, on ne s’est pas trop trompés sur le plan offensif. Sur un plan tactique, je reprendrais la même stratégie si c’était à refaire. Sur le coaching, il était prévu qu’on coache plus tôt. On a retardé le coaching sur certains postes, il nous a semblé que c’était le bon moment… et on meurt à un point. Malgré les faits de jeu et le scénario de match, on avait comme objectif de jouer la gagne jusqu’à la dernière action quoi qu’il arrive. »