Chabal, c’est fini !
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A l’heure de retrouver l’Italie, vendredi, pour leur dernier match de la phase de poules, les Bleus se veulent méfiants. Ils l’assurent: il ne faut pas tenir compte de la correction reçue par la Squadra Azzura face à la Nouvelle-Zélande (96-0) la semaine dernière mais plutôt se souvenir des difficultés éprouvées lors des récentes confrontations dans le Tournoi. Le bilan est certes toujours aussi flatteur: le XV de France compte 44 victoires pour trois maigres défaites.
Après un premier revers anecdotique en 1997, au sortir d’une semaine de célébrations pour le Grand Chelem bouclé le week-end précédent, le premier revers en compétition des Bleus face à l’Italie intervint lors du Tournoi 2011. Un an plus tôt, la France avait réalisé le Grand Chelem et les hommes de Marc Liévremont avaient démarré cette nouvelle édition par deux nouveaux succès contre l’Ecosse et l’Irlande avant de mordre la poussière à Twickenham.
Malgré les résultats désastreux face aux nations du Sud, que ce soit lors de la tournée estivale – défaite 42-17 en Afrique du Sud – ou les tests d’automne – revers 59-16 face à l’Australie, une défaite face à l’Italie paraissait alors inimaginable. Et à l’heure de jeu, en dépit d’une prestation indigente, les Bleus menaient somme toute confortablement (18-6). Mais la fin de match a viré au cauchemar pour le XV de France et Mirco Bergamasco, impeccable au pied, inscrivit la pénalité de la gagne à la 76e minute après une énième faute tricolore. L’Italie tenait son exploit et la France en était quitte pour une humiliation en bonne et due forme.
Marc Lièvremont sévit !
Plus que jamais décrié et en colère comme rarement, Marc Liévremont allait employer la manière forte. Via un communiqué, le sélectionneur des Bleus annonçait le renvoi de six joueurs et pas des moindres: Aurélien Rougerie, attendu par la commission de discipline, Jérôme Thion, Sylvain Marconnet, Yannick Jauzion, Clément Poitrenaud et Sébastien Chabal devaient quitter les Bleus à quelques mois de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Et aucun ne sera du voyage même si Sylvain Marconnet eu droit à une dernière sélection en préparation face à l’Irlande.
Sébastien Chabal fut sans doute le plus affecté par cette sortie. « On savait à quoi s’attendre (avec Jérôme Thion). Quand tu as passé trente ans et que ça ne s’est pas bien déroulé, tu sens si tu vas être dans le mauvais wagon. Sélectionner, c’est aussi sanctionner. J’ai senti « Seb » (Chabal) touché », a raconté Sylvain Marconnet.
« On a jugé ses trois ans, son parcours. Ses six mois quelque part résument un peu la carrière de Sébastien, les actions dont il est capable avec des essais de 80 mètres à Perpignan, son essai au Stade de France (contre Toulouse) », confia le sélectionneur au moment de justifier son absence dans le groupe retenu pour la Coupe du monde, ajoutant: « Pour moi, il y a quelques mois, (Sébastien Chabal) faisait la Coupe du monde. Peut-être que je ne lui ai pas rendu service en le retenant pour le Tournoi des six nations alors qu’il n’était pas dans sa meilleure forme. Ce n’est pas simple parce que c’est un joueur important au sein du groupe au-delà de son image médiatique qui m’importe peu»