Galthié, plus personne ne le supporte !
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« Il m’épuise, je ne le supporte plus… » Il y a peu sur RMC, même un proche tel que Denis Charvet avouait son malaise face à la communication de Fabien Galthié, un sélectionneur des Bleus qui n’a que peu évoqué l’échec du XV de France et ses raisons depuis ce 15 octobre de triste mémoire et cette défaite concédée devant l’Afrique du Sud en quart de finale de la Coupe du monde. Dans les médias, d’aucuns ont été plus directs ; à l’image d’un Richard Dourthe qui sur Canal+ a lâché un cinglant: « Il prend les gens pour des cons ! » Et la critique au fil des semaines ne perd pas son souffle.
Ce jeudi dans les pages du Parisien, Mourad Boudjellal, qui a eu maille à partir avec l’intéressé par le passé au sein du RCT, appuie où ça fait mal. « Il dit: J’ai signé pour cinq ans et je vous emmerde. Il ne réalise pas qu’il a déçu une nation entière. Il n’accepte pas d’avoir pris une leçon de stratégie par le staff sud-africain. J’étais au comité directeur de la LNR en 2019 quand on a dit oui à toutes ses demandes, même les plus exorbitantes. Les 80 % de victoires, on s’en fout, ce qui compte c’est la Coupe du monde et, avec tous ses moyens, il n’a fait qu’égaler les plus mauvais résultats de ses prédécesseurs. »
« On aurait dû faire jouer les datas »
Passé lui aussi aux commandes des Bleus, entre 1991 et 1995, Pierre Berbizier ne cache pas son embarras lui non plus. « La France du rugby attendait au moins un bilan. Elle espérait qu’on lui explique le pourquoi du comment de cet échec retentissant. […] Pardon mais il n’y a pas eu de vrai bilan, au contraire, il y a même eu une forme de provocation avec cette fameuse phrase: « Si c’était à refaire, je referais la même chose ». […] Avec son recours aux datas pour justifier la stratégie employée face aux Springboks, on a l’impression qu’on a gagné le match. On a été le double de fois en situation de marquer, les datas nous donnent vainqueurs 37-24, mais putain, on aurait dû faire jouer les datas, voilà la solution ! » Et d’enfoncer le clou: « En quatre ans, tu gagnes un Tournoi des Six Nations (le Grand Chelem réalisé en 2022, ndlr), un seul titre donc. C’est tout aussi évocateur, non ? Tu n’as pas gagné une série de tests dans un grand pays, puisque tu n’en as pas disputé, et tu gagnes une seule compétition… »
Aux yeux de l’ancien international Jean-Baptiste Lafond, consultant sur Eurosport, Fabien Galthié jouit pour l’heure d’une certaine immunité. Mais cette dernière ne peut durer éternellement: « Il a perdu mais l’équipe de France a fait une belle Coupe du monde et il a les statistiques pour lui depuis quatre ans (près de 80 % de victoires). Ils sont tous au garde-à-vous devant lui. Il anesthésie tout le monde avec des arguments sincères. Mais attention, il est condamné à gagner sinon il ne terminera pas son mandat, car le président de la FFR Florian Grill ne lui fera pas de cadeau, d’autant qu’il est marqué par son amitié avec Bernard Laporte. »