Galthié, une sortie médiatique qui ne passe pas
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La cicatrice est toujours profonde et le souvenir douloureux. Il y a près de deux mois, le XV de France sortait de sa Coupe du monde en quarts de finale, battu d’un petit point par les futur champion du monde, l’Afrique du Sud (28-29). Une défaite cruelle pour les Bleus, qui restera dans les mémoires des joueurs et su staff tricolores « à vie », selon Fabien Galthié. Le sélectionneur, dont les explications après cette désillusion étaient attendues avec impatience, est sorti du silence le 8 novembre dernier. Un discours qui n’a toutefois pas convaincu tout le monde.
Dans les colonnes du Parisien, Pierre Berbizier a fustigé la communication de Galthié. « La France du rugby attendait au moins un bilan, a-t-il indiqué. Elle espérait qu’on lui explique le pourquoi du comment de cet échec retentissant. L’autre France, celle qui suit le rugby de plus loin et qui s’est passionnée pour les Bleus lors du Mondial, est toujours sous l’emprise d’une communication bien maîtrisée. Je ressens ce schisme en quelque sorte: on a d’un côté la France du rugby, qui voudrait comprendre l’échec, et de l’autre la France grand public qui se contente de ce qu’on lui donne. Mais, pardon, il n’y a pas eu de vrai bilan, au contraire, il y a même eu une forme de provocation avec cette fameuse phrase: ‘si c’était à refaire, je referais la même chose…’ »
« Pourquoi ces gens-là n’ont pensé qu’à une seule chose, se casser ? »
Puis, l’ancien capitaine du XV de France a pointé du doigt la gestion du groupe. « Qu’on nous explique le cas Bastien Chalureau, la gestion d’Antoine Dupont, pourquoi Julien Marchand (blessé lors du match d’ouverture face à la Nouvelle-Zélande et absent tout le reste du Mondial, ndlr), qui n’a toujours pas rejoué, est resté avec le groupe plutôt que de le remplacer par une force vive ? À toutes ces questions, je n’ai pas de réponses », a-t-il déploré.
Avant de s’interroger sur les nombreux départs au sein du staff. « Quid de la préparation de cette Coupe du monde ? Un an avant, les entraîneurs de l’attaque et de la touche (Laurent Labit et Karim Ghezal) annoncent qu’ils partent, le prépa physique (Thibaut Giroud) annonce qu’il part, le manager (Raphaël Ibanez) a disparu des radars, a souligné Pierre Berbizier. Pourquoi ces gens-là n’ont pensé qu’à une seule chose, se casser ? (…) Quelle était l’ambiance au niveau du staff, quelle a été sa vie en interne ? Est-ce que c’est une des raisons de l’échec ? Je n’en sais rien mais je pose la question. Tu attends de ton staff qu’il soit focus à 100 % sur l’objectif suprême, non ? »