L’arbitre de la finale de la Coupe du monde tire la sonnette d’alarme
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C’est l’un des sujets de cette dernière Coupe du monde. Sur pratiquement tous les matches de la phase finale, les arbitres ont été critiqués. Et cela a été trop loin pour certains, qui ont reçu des menaces et des insultes, parfois même adressées à leur famille.
Arbitre de la finale, Wayne Barnes a évoqué le sujet en longueur dans les colonnes du Guardian. « J’ai peut-être déjà écrit un mail avec des mots forts contre British Airways quand ils ont perdu mes bagages, mais je n’ai jamais été insultant, explique l’Anglais. Je peux comprendre que les gens pensent qu’on leur a fait du mal, et que, que cela soit vrai ou non, tout le monde peut avoir son opinion. Mais l’idée d’utiliser son téléphone pour envoyer de la haine envers une famille ? Je ne peux pas imaginer faire cela à quoi que ce soit. »
C’est de pire en pire, dénonce Wayne Barnes
Barnes en a pourtant vu d’autres, du haut de ses cinq Coupes du monde et de ses 111 test-matches internationaux. Dès 2007, alors que les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs débuts, il avait été pris pour cible après le quart entre la France et la Nouvelle-Zélande, où il était accusé d’avoir oublié un en-avant sur un essai français. Un groupe intitulé « Wayne Barnes doit mourir » avait été créé, qualifiant l’arbitre de troisième homme le plus vilain de la planète après Saddam Hussein et Oussama Ben Laden.
Mais l’Anglais, qui avait pris il y a longtemps la décision d’arrêter après cette Coupe du monde, observe que les choses ont empiré depuis un an. Notamment depuis le France-Afrique du Sud à Marseille, où il avait été critiqué par Rassie Erasmus, le patron des Springboks.
« On est passé à un autre niveau d’insulte, déplore-t-il. C’est bien pire qu’en 2007, parce que maintenant c’est dirigé vers ma famille. Depuis 12 mois, depuis novembre 2022 jusqu’à cette histoire avec l’Afrique du Sud à la Coupe du monde, je ne suis pas le seul ciblé. Ils pistent aussi ma femme, ils trouvent son adresse e-mail, et ils la menacent directement. Ils disent: ‘On sait où tu habites, on va attendre à la sortie de l’école des enfants, on va brûler votre maison avec les enfants’. Bien sûr que cela vous affecte. »