Le Parc des Princes, c’est (mal) fini !
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C’est sans aucun doute l’une des dates les plus noires pour le rugby français. Le 22 novembre 1997, le XV de France retrouve l’Afrique du Sud une semaine après une première défaite concédée sur le fil (32-36) sur la pelouse de Gerland. Un match amené à entrer dans les annales avant même le coup d’envoi puisqu’il s’agit de la dernière rencontre des Bleus au Parc des Princes avant d’investir le Stade de France.
Mais si cette confrontation face aux Sud-africains est restée dans les mémoires, c’est en raison de l’incroyable humiliation subie par les hommes de Jean-Claude Skrela. Totalement dépassés et concassés par une défense sud-africaine implacable, les Bleus ne voient pas le jour et encaissent la plus lourde défaite de leur histoire. Menés 28-3 à la pause, les Français s’inclinent finalement 52-10 en encaissant pas moins de sept essais et mesurent l’immense fossé qui les sépare des nations de l’hémisphère sud. La courte défaite concédée une semaine plus tôt à Lyon n’était qu’un trompe-l’œil pour Philippe Saint-André.
Les Sud-Africains jouent un autre rugby
« Les Sud-Africains jouent un autre rugby. Leurs joueurs sont de plus en plus rapides, puissants et résistants aux plaquages. On a l’impression qu’ils peuvent aligner dix matches de suite de cette intensité. Il faut se préparer physiquement de manière à prendre quatre ou cinq kilos de muscles et gagner deux ou trois dixièmes en vitesse», confie l’ailier clermontois, qui ajoute : « Nous ne pouvons plus résister. Nous ne sommes pas invités.»
L’état d’urgence est décrété. Une semaine plus tard, Bernard Lapasset, président de la FFR convoque un bureau fédéral exceptionnel au cours duquel une série de mesures est prises avec un mort d’ordre: priorité au XV de France. Une licence à points doit être instaurée, limitant à trente-six le nombre de matches par saison, et les internationaux doivent bénéficier d’une période de trois mois de récupération. La Fédération montre l’exemple en abandonnant les rencontres face aux nations mineures et en donnant la priorité aux test-matches.