Romain Ntamack, ce choix du staff qui aurait pu tout changer

« Ils éludent tous les points qui nous intéressent vraiment à savoir : pourquoi on a perdu ? Pourquoi il y a eu autant de blessés ? Il enfume tout le monde avec sa data. » Dans son coup de gueule contre Fabien Galthié, Richard Dourthe avait abordé un sujet qui fait débat en ce moment dans le rugby: l’utilisation des datas, pour connaître les performances physiques des joueurs.

Dans sa volonté de moderniser le XV de France après sa prise de fonction, Galthié avait choisi de beaucoup s’appuyer sur les datas, et les performances des Bleus pendant quatre ans avaient plutôt tendance à lui donner raison, jusqu’à cette Coupe du monde où Antoine Dupont et ses coéquipiers ont été victimes de nombreuses blessures, avant de céder physiquement en fin de rencontre face à l’Afrique du Sud, en quart de finale.

Pour autant, cela reste du sport, et ces données ne veulent pas toujours tout dire. « On a des datas physiques, médicales et des indicateurs de performance, mais ce ne sont que des aides à la décision. Il ne pas oublier le contexte dans lequel on les prend », explique Ugo Mola, lors d’une conférence sur le thème des progrès technologiques au service du sport, dans des propos rapportés par Rugbyrama.

Le coach du Stade Toulousain donne même un exemple très parlant. « En finale de Top 14 contre La Rochelle, (Romain)Ntamack enchaîne les contre-perf depuis dix minutes, il joue son 31e match de la saison, tous les voyants disent qu’il faut le sortir. Mais quand il marque l’essai de la victoire à la 78e minute, il touche sa vitesse max absolue de la saison ! » Sur coup-là, le staff toulousain a donc bien fait de ne pas écouter les datas, car c’est le scénario de la finale du Top 14 qui aurait pu ne pas basculer en faveur des Haut-Garonnais. Et Ugo Mola résume ainsi son sentiment: « Ces outils doivent rester à la place de l’outil. Le risque des datas n’est-il pas qu’un coach s’en serve pour se dédouaner quand il est dans l’échec ? »