ChatGPT devient un expert de la géolocalisation d’images

L’évolution des capacités visuelles de ChatGPT ouvre de nouvelles perspectives… mais aussi une boîte de Pandore en matière de vie privée et de sécurité en ligne.

Une nouvelle capacité impressionnante de ChatGPT

Avec les modèles o3 et o4-mini récemment lancés, ChatGPT démontre une aptitude saisissante à deviner l’emplacement d’une photo. Grâce à ses capacités de raisonnement visuel renforcées, l’IA peut analyser des éléments présents dans une image pour en déduire la localisation. Cette fonctionnalité a rapidement pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, où les utilisateurs s’amusent à lui faire deviner des lieux à la manière du jeu en ligne GeoGuessr. Les exemples de réussite abondent, notamment grâce à des créateurs de contenu comme Brendan Jowett. L’IA peut même réaliser certaines tâches de retouche comme le zoom ou la rotation pour mieux analyser une scène. C’est un bel exemple de l’évolution rapide des capacités visuelles des intelligences artificielles. Mais cette prouesse technique soulève aussi de nouvelles interrogations.

L’aspect ludique et viral du phénomène

La nouvelle compétence de ChatGPT a conquis de nombreux internautes qui se prêtent au jeu du « GeoGuessr AI ». En lui soumettant des images prises aux quatre coins du monde, les utilisateurs s’émerveillent de ses déductions parfois très précises. Ce jeu improvisé est rapidement devenu viral, notamment sur X (anciennement Twitter) et YouTube. L’aspect spectaculaire de ces réussites rend l’IA presque magique aux yeux du grand public. Cela met aussi en lumière l’efficacité des modèles o3 et o4-mini pour raisonner visuellement. Bien que cette fonction ne soit pas totalement inédite, elle n’avait jamais été autant mise en avant. Il s’agit d’un exemple marquant d’une technologie qui dépasse le cadre technique pour devenir un phénomène culturel. Toutefois, cette popularité a son revers.

Des inquiétudes croissantes en matière de vie privée

La capacité de ChatGPT à identifier un lieu à partir d’une simple photo soulève de sérieuses préoccupations. Ce type d’analyse, s’il est détourné, pourrait faciliter le doxing, c’est-à-dire la divulgation malveillante d’informations personnelles. En effet, une photo anodine partagée sur les réseaux sociaux pourrait permettre à une IA de localiser une personne avec précision. Ce risque n’est pas purement théorique : il existe déjà des cas où l’IA devine une adresse ou un lieu privé. OpenAI, conscient du danger, affirme travailler à limiter ces usages via des garde-fous. L’entreprise indique entraîner ses modèles à refuser certaines demandes sensibles. Mais l’ingéniosité des utilisateurs peut parfois contourner ces limites, ce qui pose un vrai défi en matière d’éthique et de régulation.

Une technologie prometteuse mais à surveiller

Malgré ces inquiétudes, la géolocalisation par IA n’est pas encore une science exacte. ChatGPT, même avec ses modèles les plus récents, peut se tromper ou fournir des réponses floues. Cela limite pour l’instant les risques, mais n’annule pas la nécessité d’une vigilance constante. TechCrunch souligne que le succès viral de cette capacité repose autant sur la nouveauté que sur la performance réelle du modèle. Par ailleurs, d’autres modèles comme GPT-4o, même sans vision d’images, peuvent parfois rivaliser en termes de justesse. OpenAI se veut rassurant et promet des mises à jour pour encadrer l’usage de ces fonctions. L’enjeu sera de concilier innovation technique et respect de la vie privée. Le débat est lancé, et il faudra du temps pour en établir les limites acceptables.