DirectX propulse le Neural Shading : la nouvelle frontière du rendu graphique en temps réel

Nvidia et Microsoft révolutionnent le rendu graphique avec l’intelligence artificielle avec l'intégration du Neural Shading dans DirectX.
Tl;dr
- Microsoft et Nvidia introduisent le Neural Shading dans DirectX, une technologie qui utilise l’IA pour améliorer le rendu graphique en temps réel.
- Elle permet d’optimiser les textures, les ombres et les effets de lumière grâce à l’intégration de réseaux neuronaux dans le pipeline graphique.
- Le support sera étendu à d’autres fabricants de GPU comme Intel, et pourrait aussi être compatible avec AMD, selon la prise en charge des pilotes.
Une nouvelle ère pour le rendu graphique en temps réel
Le Neural Shading sera intégré à DirectX de Microsoft dès avril 2025 en version preview. Ce procédé s’appuie sur les Tensor Cores de Nvidia, dédiés aux opérations matricielles, pour accélérer les performances du rendu graphique. Grâce à cette technologie, les jeux pourront combiner les méthodes classiques de rendu avec des optimisations basées sur l’IA, directement via HLSL (High-Level Shading Language). Le but est d’améliorer la qualité visuelle en temps réel, en intégrant des algorithmes intelligents à différentes étapes du pipeline graphique. Jusqu’ici, les Tensor Cores étaient surtout utilisés pour des fonctionnalités comme le DLSS, le ray tracing et la génération d’images. Le Neural Shading ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour exploiter pleinement les capacités matérielles existantes.
Le Neural Shading : améliorer ombres, textures et matériaux
Le concept de neural rendering englobe plusieurs techniques utilisant l’intelligence artificielle pour améliorer le pipeline de rendu en temps réel. Le Neural Shading en est une sous-catégorie spécifique, centrée sur le processus d’ombrage des graphismes. Il permet d’enrichir les détails des textures, des matériaux, de la lumière et des ombres, en déléguant certaines tâches complexes à de petits réseaux neuronaux. Ces derniers peuvent s’exécuter à différents stades du shader, comme au sein d’un pixel shader, sans accaparer toute la puissance du GPU. Ce fonctionnement est rendu possible grâce aux vecteurs coopératifs, qui nécessitent un matériel spécialisé comme les Tensor Cores de Nvidia ou les unités XMX d’Intel.
Compatibilité matérielle : Nvidia, Intel… et bientôt AMD ?
Les vecteurs coopératifs sont déjà pris en charge par Nvidia via ses Tensor Cores, mais aussi par Intel avec ses unités XMX présentes sur les GPU Arc A- et B-series, ainsi que sur les processeurs Core Ultra de seconde génération. Microsoft travaille activement avec les principaux constructeurs pour assurer une compatibilité étendue sur le long terme. Si Intel confirme sa participation, la situation d’AMD reste incertaine. Les GPU RDNA 3 d’AMD semblent manquer de puissance IA pour supporter pleinement ces nouvelles fonctionnalités, mais les accélérateurs IA de la future architecture RDNA 4 pourraient combler cette lacune. Qualcomm est également mentionné dans les collaborations en cours, ce qui laisse présager un support multiplateforme du Neural Shading à moyen terme.
Un futur prometteur pour les développeurs et les joueurs
Avec l’ajout du support des vecteurs coopératifs dans DirectX et HLSL, Microsoft entend poser les bases du rendu neural pour toute l’industrie du jeu vidéo. Shawn Hargreaves, responsable du développement Direct3D, affirme que cette avancée permettra aux développeurs d’exploiter pleinement les capacités des RTX Neural Shaders pour offrir des expériences plus immersives sur Windows. Même si Nvidia semble en avance sur ce terrain, Intel coanimera une conférence avec Microsoft sur le sujet, laissant espérer une adoption plus large. La réussite de cette technologie dépendra néanmoins de la prise en charge des pilotes par AMD et d’autres fabricants. Reste à voir si les performances et la qualité visuelle suivront sur tous les matériels, car les écarts de puissance de calcul entre GPU pourraient influencer l’expérience utilisateur.