Euclid, le télescope spatial, voit à nouveau après son dégivrage
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L'Agence spatiale européenne a annoncé mardi que le dégivrage du télescope spatial Euclid, effectué à 1,5 million de kilomètres de distance, s'est déroulé avec succès, surpassant les attentes : l'appareil VIS a retrouvé une vision claire débarrassée de la fine pellicule de glace qui le troublait.
Tl;dr
- L’Euclide effectue une mission de six à onze ans annoncée en juillet 2023.
- En novembre dernier, l’instrument VIS a reçu moins de lumière qu’escompté.
- Le réchauffement du premier miroir à 34 degrés a résolu le problème.
- Euclid a connu plusieurs problèmes techniques depuis son lancement.
La mission stellaire Euclide
La mission Euclid, lancée le 1er juillet 2023, promet un voyage scientifique sensationnel qui pourrait durer entre six et onze ans. L’ambition de cette aventure est de cartographier les étoiles et les galaxies couvrant un tiers du ciel observable. Ces données permettront de pénétrer les mystères de l’énergie sombre et de la matière noire, des entités qui semblent représenter environ 95% de l’univers mais qui n’ont jamais été directement observées auparavant.
Un problème technique avec le Visible Instrument
Toutefois, dès novembre dernier, un hic technique est apparu : le Visible Instrument (VIS), qui recueillait des images en lumière visible, avait une luminosité plus faible que prévu. Les spécialistes en poste au sol identifient le problème comme “une fine couche de glace d’un épaisseur de quelques nanomètres accumulée sur l’optique de l’imageur”.
📢 DE BONNES NOUVELLES DE LA-HAUT ! 📡
Le dégivrage du miroir sur lequel une très fine couche de glace s’était formée a fonctionné ! 🎉
Le flux de lumière capté par l’instrument VIS a retrouvé sa valeur initiale ✅💯
Explications ⬇️ pic.twitter.com/zRQxXGrnEm
— Euclid France (@Euclid_FR) March 26, 2024
Une solution innovante à un dilemme sophistiqué
La solution à ce problème nécessitait une approche délicate en raison du risque de dilatation de certaines pièces à cause d’une augmentation trop importante de la température. De fait, réchauffer la sonde de -140 degrés Celsius à -3 degrés aurait nécessité un recalibrage du télescope entier sur une période d’un mois. Pour surmonter ce problème, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) décide alors de chauffer simplement le premier miroir de 34 degrés.
Une amélioration spectaculaire
En quelques centaines de minutes, le problème se résout. Mischa Schirmer, responsable de l’étalonnage pour le Consortium Euclid et l’un des principaux concepteurs du plan de dégivrage, a exprimé son enthousiasme : “Presque immédiatement, nous avons reçu 15% de lumière en plus en provenance de l’Univers.”
Pourtant, divers problèmes techniques ont émaillé le parcours d’Euclid depuis son lancement, tels que les perturbations du système de guidage par les rayons cosmiques ou l’interférence de la lumière solaire avec ses observations.
Malgré ses obstacles, le télescope a officiellement commencé ses observations scientifiques en février, réalisant des images impressionnantes de galaxies situées au cœur du cosmos. Ces difficultés ont certes entravé la progression de la mission, mais n’ont pas diminué sa valeur scientifique et pédagogique exceptionnelle.