Intel évince son PDG : la fin d’un plan ambitieux mais contesté
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Après moins de quatre ans à la tête d’Intel, Pat Gelsinger a été contraint de démissionner, laissant la société en quête d’un nouveau souffle.
Tl;dr
- Pat Gelsinger a quitté ses fonctions de PDG d’Intel après que le conseil d’administration a perdu confiance dans son plan de redressement jugé trop coûteux et lent.
- Sous sa direction, Intel a perdu du terrain face à Nvidia et TSMC, tout en subissant une chute de sa valeur boursière et de sa rentabilité.
- Intel désormais dirigée par deux intérimaires, doit réévaluer sa stratégie pour regagner la confiance des investisseurs et s’adapter à un marché des semi-conducteurs en pleine transformation.
Un départ imposé par le conseil d’administration
Pat Gelsinger a quitté ses fonctions de PDG d’Intel le 1er décembre, suite à une perte de confiance du conseil d’administration. Les membres ont jugé que le plan de redressement ambitieux de Pat Gelsinger, lancé en 2021, n’apportait pas les résultats escomptés assez rapidement. Sous pression, Pat Gelsinger a choisi de démissionner avant la fin de son mandat. Pendant ce temps, David Zinsner et Michelle Johnston Holthaus assureront l’intérim, alors qu’Intel engage une recherche pour un successeur permanent.
Un poids lourd en déclin face à Nvidia
Intel, jadis leader incontesté des semi-conducteurs, a vu sa valeur boursière s’effondrer sous Pat Gelsinger, tombant à plus de 30 fois moins que celle de Nvidia, champion des puces d’intelligence artificielle. La perte de ce leadership s’est également traduite par le retrait d’Intel du Dow Jones Industrial Average, remplacé par Nvidia. Malgré ses efforts pour regagner en compétitivité manufacturière, Pat Gelsinger n’a pas pu rattraper le retard face aux innovations rapides des rivaux comme Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) et Nvidia.
Un plan de redressement coûteux et controversé
Pour revitaliser Intel, Pat Gelsinger a lancé une série d’initiatives coûteuses, dont la construction d’usines à 20 milliards de dollars dans l’Ohio et l’expansion de l’effectif à des niveaux records. Cependant, la chute post-pandémique des ventes de PC et de portables a durement impacté la rentabilité de l’entreprise. Ces difficultés ont poussé le conseil d’administration à s’interroger sur la viabilité des dépenses engagées et sur l’avenir du modèle de fonderie proposé par Gelsinger, qui peine à attirer des clients de grande envergure.
Une transition critique pour Intel
L’avenir d’Intel repose désormais sur la capacité de son nouveau leadership à redéfinir ses priorités stratégiques. Le départ de Pat Gelsinger met en lumière les tensions internes et la nécessité d’une innovation accélérée pour rester compétitif. Alors que des subventions gouvernementales de près de 8 milliards de dollars ont récemment été allouées à Intel, le conseil espère regagner la confiance des investisseurs et revenir à des marges bénéficiaires historiques. Pour l’instant, les grandes décisions stratégiques de Pat Gelsinger, y compris son focus sur la fabrication contractuelle, semblent incertaines.