Le compte à rebours du vol inaugural d’Ariane 6 a commencé !

Après quatre ans de retard, la fusée Ariane 6 est finalement prête à faire ses premiers pas dans l'espace ce mardi, depuis la jungle guyanaise. Cette mission porte les espoirs de l'Europe pour un accès indépendant à l'espace. Alors, l'Europe pourra-t-elle retrouver son autonomie spatiale ?

Préparation à l’envol : Ariane 6 s’apprête à défier le ciel

Demain matin, une scène impressionnante se déroulera sur le Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou : la mobile gantry, une énorme structure enveloppant la fusée, se déplacera de 100 mètres, révélant le majestueux « mastodonte de 56 mètres » prêt pour son décollage.

Procédure de lancement : un processus délicat et rigoureux

Le compte à rebours commence avec le carburant de la fusée à 10 heures locales, alimentant le moteur Vulcain. Cela ne laisse aucune place à l’erreur, car toute irrégularité nécessitant une intervention manuelle à ce stade conduirait à un report du lancement de 48 heures, selon Jean-Michel Rizzi, chef de la base de lancement Ariane 6 pour l’ESA.

The first #Ariane6 to fly is finally ready to go, with its various payloads tucked snugly inside the fairing. The next countdowns leading up to launch may be a little stressful after the years of work that went into this magnificent project.

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— ArianeGroup (@ArianeGroup) June 21, 2024

Sécurité et surveillance : un décollage sous haute protection

Face à ce défi titanesque, plus de 200 experts se réunissent dans le bunker du centre de lancement, observant méticuleusement le lanceur jusqu’à son ascension. Trois avions de combat Rafale ont également été déployés pour garantir la sécurité de cette opération délicate.

Ariane 6, dont le projet a été lancé en 2014, a été testée et qualifiée sur terre après de nombreuses répétitions, en vue de mener à bien cette première mission qui sera de placer des satellites en orbite géostationnaire ou en orbite terrestre basse.

Enjeux pour l’Europe spatiale : un défi pressant

La réussite de ce lancement revêt une importance cruciale pour l’Europe spatiale, qui marque son retour sur la scène globale. Après l’incident avec la fusée Vega-C et l’incapacité à accéder à la fusée moyen russe Soyouz à la suite de la crise en Ukraine, l’affirmation de l’indépendance spatiale de l’Europe passe par ce succès.

Afin de maintenir cette dynamique, un second vol est prévu en fin d’année, suivi d’un rythme de six lancements en 2025 et huit l’année suivante.

Pour ce voyage inaugural, Ariane 6 transportera 17 « passagers », dont des micro-satellites d’universités et diverses expériences. Les résultats de cette première mission ouvriront la voie à des lancements futurs et alimenteront la montée en puissance de l’Europe dans l’exploration spatiale.