Leboncoin bientôt Anglo-Saxon ?
Des fonds anglo-saxons offrent 12,1 milliards d’euros pour racheter la maison mère norvégienne de la plateforme de petites annonces.
Nos petites annonces attirent les convoitises. Mardi, un consortium conduit principalement par les fonds d’investissement américain Blackstone et britannique Permira a offert pas moins de 12,1 milliards d’euros pour le rachat d’Adevinta, multinationale norvégienne des petites annonces et maison mère de la plateforme Leboncoin en France.
Les deux parties avancent dans un communiqué boursier commun que les discussions sont très avancées, l’offre de rachat ayant à ce jour reçu le soutien d’actionnaires d’Adevinta qui représentent 72,3 % du capital (dont eBay).
Adevinta, un groupe majeur
Le groupe norvégien, dirigé par un Français, Anoine Jouteau, a fait sa spécialité des annonces en ligne. Il détient des actifs en Allemagne, Italie et Espagne, mais la France constitue la part majeure de son marché avec Argus, Avendrealouer et Agriaffaires, et bien sûr Leboncoin.
Dans un communiqué, Adevinta n’a ni recommandé ni déconseillé la proposition des investisseurs, soulignant que “les actionnaires devraient avoir l’opportunité de se forger leur propre opinion sur les mérites de l’offre”.
Au commencement, une filiale de Ouest-France
En 2006, Leboncoin était né d’un partenariat entre le conglomérat norvégien Schibsted et Spir Communication, une filiale du groupe Ouest-France. Et ce, avant un contrôle à 100% par le groupe norvégien.
L’offre anglo-saxonne à 115 couronnes norvégiennes (près de 10 euros) par action constitue une prime de 54 % en regard du cours moyen de l’action Adevinta sur les mois précédant la date autour de laquelle les investisseurs avaient exprimé leur intérêt pour le groupe, soit le 19 septembre dernier.
Une “valorisation attrayante”
Lionel Assant, à la tête du département actions européennes chez Blackstone, estime : “Nous pensons que notre offre représente une valorisation attrayante tout en aidant Adevinta à tirer parti de ses opportunités de croissance à long terme dans un paysage en évolution rapide”.
Les investisseurs ont créé une nouvelle coentreprise, baptisée Aurelia, en vue de cet achat. En cas de succès, eBay et Schibsted deviendraient des actionnaires minoritaires d’Aurelia avec des parts de respectivement 20 % et 13,6 %.
