Presse : le groupe Ebra suspend l’expérimentation de ChatGPT dans ses rédactions
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L’Est républicain et Vosges Matin ne verront pas, pour le moment, l’IA intervenir dans la relecture et la correction des articles.
Christophe Mahieu, directeur général de L’Est Républicain et de Vosges Matin, a annoncé son choix de ne pas faire intervenir pour le moment ChatGPT dans ces deux rédactions.
Ces deux titres appartiennent avec sept autres au groupe EBRA, détenu lui-même par le Crédit Mutuel, et se revendique premier groupe de presse français par sa diffusion.
Relecture et correction d’abord concernées
C’est à l’occasion d’un comité économique et social (CES) que Christophe Mahieu a fait cette annonce. En fermant la porte à l’information-consultation relative à l’expérimentation de l’IA générative, il met fin pour le moment aux tests.
Avant ce revirement, le directeur général indiquait que cet usage se ferait “dans le cadre strict de relecture et de correction de contenus” réalisés par les correspondants locaux de presse. Il ajoutait que “L’arrivée de l’IA générative dans les rédactions est inévitable et notre objectif est de l’anticiper en testant les outils à disposition dans nos process de traitement de l’information”.
L’inquiétude du SNJ
Dans un communiqué en date du 10 octobre dernier, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait partagé son inquiétude sur les conséquences de cette décision sur la pérennité à long terme du métier de secrétaire de rédaction.
Au Figaro, le délégué du SNJ à L’Est Républicain, Eric Barbier, a indiqué que “Lors du CES, les élus ont d’abord désigné un expert habilité à nous donner des informations précises sur les conséquences d’une telle expérimentation”. Seulement, “Devant notre insistance pour que celui-ci soit présent dans les locaux aux cours de cette expérience, la direction a finalement décidé de suspendre complètement l’éventuel usage de ChatGPT par les journalistes”.
Tester les “fonctions bureautiques”
Mercredi, Nicolas Mahieu disait quant à lui à l’AFP qu’”À l’image des outils de correction orthographique utilisés depuis des années par les journalistes de nos rédactions, il s’agit donc là de tester simplement les ‘fonctions bureautiques’ de cet outil d’IA”.
Mais le SNJ ne l’entend pas ainsi, répondant de son côté ne pas vouloir laisser “les clés de l’information aux ordinateurs”. Et mercredi à l’occasion du CES, le syndicat insistait : “Les chartes relevant de la déontologie et de l’éthique journalistiques ne sont pas désuètes. Elles doivent s’imposer à l’IA, c’est non négociable”.