GameStop annonce la vente de ses filiales en France et au Canada
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L’enseigne américaine spécialisée dans la vente de jeux vidéo continue de réduire sa présence à l’international.
Tl;dr
- GameStop annonce la vente de ses magasins en France et au Canada pour recentrer ses activités.
- Le PDG Ryan Cohen suscite la controverse avec une déclaration critiquant les politiques des pays concernés.
- GameStop poursuit sa réduction à l’international face au déclin des ventes physiques et la montée du numérique.
Un choix économique face à la crise du retail
Par le biais d’un communiqué laconique, GameStop a annoncé vouloir céder ses magasins dans ces deux pays après une évaluation de ses actifs internationaux. Selon un dépôt auprès de la SEC, GameStop possède 332 magasins en France via Micromania-Zing et 203 au Canada via GameStop Canada. Aucune raison précise n’a été donnée pour cette vente, mais elle s’inscrit dans un contexte de difficultés pour le distributeur de jeux vidéo. La société cherche à rationaliser ses activités pour limiter ses pertes. Face à l’essor du dématérialisé, les magasins physiques de jeux vidéo peinent à maintenir leur rentabilité. Cette décision pourrait ainsi marquer un recentrage de GameStop sur son marché domestique aux États-Unis.
Une déclaration controversée du PDG
Ryan Cohen, PDG de GameStop, a publié un message sur le réseau social X (anciennement Twitter) sollicitant des acheteurs potentiels, mais en y ajoutant des commentaires politiques surprenants. Il a mentionné que les futurs acquéreurs devraient accepter « les taxes élevées, le libéralisme, le socialisme, le progressisme, le wokeness et la diversité ». Ces propos, jugés déplacés et contre-productifs, ont suscité de nombreuses réactions. De nombreux observateurs y ont vu une tentative maladroite de justifier la vente en critiquant l’environnement économique et politique des pays concernés. Cette déclaration a aussi été perçue comme un manque de professionnalisme de la part du dirigeant. Elle risque d’avoir des conséquences négatives sur l’image de l’enseigne auprès des investisseurs et du grand public.
Une enseigne populaire en déclin
GameStop fait face à une diminution progressive de ses ventes physiques, un problème déjà visible depuis plusieurs années. En 2019, l’enseigne avait fermé environ 200 magasins dans une tentative de redressement. La flambée boursière de 2021, due à un mouvement spéculatif, n’a pas suffi à inverser durablement la tendance. Depuis, la fermeture de magasins se poursuit dans plusieurs pays. Le modèle économique basé sur la vente physique de jeux et d’accessoires devient obsolète face à la montée du numérique. Les joueurs privilégient de plus en plus les plateformes de téléchargement et les services d’abonnement. GameStop peine à trouver une nouvelle stratégie pour assurer sa survie à long terme.
Une réduction progressive de sa présence internationale
GameStop a déjà mis fin à ses activités en Irlande, en Suisse et en Autriche en 2023, et prévoit de fermer ses magasins en Allemagne cette année. La vente des enseignes françaises et canadiennes semble donc être une nouvelle étape dans la restructuration de GameStop, qui cherche à s’adapter à un marché en mutation, dominé par la distribution numérique des jeux vidéo. Cette réduction de sa présence internationale s’explique aussi par des coûts d’exploitation devenus trop lourds. Face à la concurrence des géants du numérique comme Steam, le PlayStation Store et le Xbox Game Pass, GameStop n’a plus les ressources nécessaires pour maintenir une présence physique mondiale. Cette tendance laisse présager une concentration de ses activités sur les marchés les plus rentables, voire une transition complète vers le numérique.