Ubisoft face à la contestation d’un actionnaire mécontent

Un actionnaire minoritaire d'Ubisoft lance un appel à la protestation contre la gestion actuelle de l'entreprise, après plusieurs années de résultats décevants et d'incertitudes financières.
Tl;dr
- Juraj Krúpa, actionnaire minoritaire d’Ubisoft, organise une protestation à Paris contre la gestion actuelle de l’entreprise.
- Il accuse Ubisoft de manquer de transparence concernant des discussions sur la vente de ses franchises et de décisions stratégiques importantes.
- Juraj Krúpa critique les retards fréquents dans la sortie de jeux phares, ce qui a des conséquences financières négatives pour Ubisoft.
Un investisseur en colère veut secouer Ubisoft
Juraj Krúpa, CEO d’AJ Investments, a récemment exprimé son mécontentement vis-à-vis de la direction d’Ubisoft, l’accusant de mal gérer l’entreprise. Il a annoncé son intention d’organiser une manifestation devant le siège de l’éditeur français à Paris, à la suite de la perte de valeur des actions et de l’inefficacité perçue de la direction. L’actionnaire réclame une feuille de route claire pour redresser la situation et une prise en compte plus transparente des préoccupations des actionnaires. Juraj Krúpa reproche à Ubisoft de ne pas avoir suffisamment informé ses investisseurs concernant des discussions cruciales sur la vente potentielle de ses franchises à des géants comme Microsoft et EA.
La gestion d’Ubisoft sous le feu des critiques
La critique de Juraj Krúpa ne se limite pas aux ventes de certaines franchises, mais touche aussi la gestion interne d’Ubisoft. Selon lui, la société est mal gérée par ses dirigeants actuels, ce qui se reflète dans la baisse de valeur des actions et les décisions opérationnelles décevantes. Il évoque des retards répétés dans la publication de jeux phares comme Assassin’s Creed et une absence de réponses claires aux attentes des investisseurs. Le manque de communication transparente sur les stratégies de l’entreprise, notamment sur le partenariat avec le Savvy Games Group pour un DLC d’Assassin’s Creed Mirage, ajoute à l’aggravation du climat.
Des discussions avec Microsoft et EA sur la vente de ses propriétés intellectuelles
Un autre point de discorde majeur est l’éventuelle vente des franchises d’Ubisoft. Juraj Krúpa se base sur un article publié sur MergerMarket, qui indique que Microsoft, Electronic Arts et d’autres entreprises auraient entamé des discussions pour acquérir des propriétés intellectuelles d’Ubisoft. Bien que l’entreprise n’ait pas confirmé ces discussions, Juraj Krúpa dénonce le manque de transparence et l’absence d’informations communiquées aux actionnaires. Il affirme que cette opacité pourrait nuire à la confiance des investisseurs et impacter négativement la réputation d’Ubisoft.
Des retards à répétition qui pèsent lourd sur les finances
Le retard d’Ubisoft dans la sortie de ses jeux phares, notamment Assassin’s Creed Shadows, a eu des conséquences financières importantes, selon Juraj Krúpa. Le report de plusieurs mois de la sortie du jeu, initialement prévue en juillet 2024, puis encore repoussée en septembre, a conduit à une révision des prévisions financières de l’entreprise, exacerbant la chute de la valeur de l’action. Pour Juraj Krúpa, ces retards ont profité principalement aux investisseurs institutionnels, comme ceux de Crédit Agricole et Goldman Sachs, tout en pénalisant les investisseurs de détail qui peinent à ajuster leurs positions face à la volatilité des actions.
La mobilisation des actionnaires et les menaces légales
Face à ces problèmes, AJ Investments, dirigé par Juraj Krúpa, appelle tous les actionnaires mécontents à rejoindre la manifestation prévue pour mai 2025. Il précise que cette mobilisation vise à pousser la direction à prendre des mesures concrètes et rapides pour restaurer la valeur de l’entreprise. Si la direction n’apporte pas de solutions satisfaisantes, Krúpa a menacé de poursuivre Ubisoft en justice pour « déstabilisation des investisseurs », évoquant des actions judiciaires pour mauvaise gestion et communication trompeuse. Le ton reste donc ferme, et la pression exercée sur Ubisoft ne semble pas prête de diminuer.