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Ce “célèbre” fossile de lézard n’en était finalement pas un !

Ce “célèbre” fossile de lézard n’en était finalement pas un !
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Un examen récent d'un curieux fossile de lézard datant de 280 millions d'années, remarquable pour ses tissus mous conservés, suggère une vraie mystification des paléontologues.

L’étude des fossiles préservés dans le sol de notre belle planète est une science très complexe. Réussir à tirer des conclusions sur la seule base d’éléments qui ont survécu à plusieurs millions d’années n’est pas une mince affaire. Il est souvent question d’extrapolation, d’hypothèses en tout genre, de croisements divers et autres probabilités. Cela peut aboutir à une certaine “vérité”, mais, parfois, on se laisse embarquer sur de vraies fausses pistes. Exemple parfait, aujourd’hui, avec un célèbre fossile de reptile.

Les dessous d’un faux pas préhistorique

Un fossile préhistorique, extrait des Alpes italiennes en 1931, a réussi à tromper la communauté scientifique pendant près d’un siècle. Initialement estimé comme étant celui d’un Tridentinosaurus antiquus, un lézard du Permien supérieur, les secrets de ce spécimen ont finalement été révélés. Dans un article publié dans la revue Paleontology le 15 février 2024, Valentina Rossi, paléobiologiste au University College Cork, en Irlande, expose la supercherie. Ce qu’on prenait pour des tissus mous du reptile se révèle en fait être une peinture, un simple vernis apposé sur l’ensemble du fossile.

Une accusation inattendue

L’équipe de Rossi a utilisé plusieurs méthodes d’analyse pour en avoir le cœur net et livrer ses conclusions, dont la microscopie électronique à balayage et diverses spectroscopies, ce qui a permis d’examiner l’étrange revêtement du fossile. En comparant l’échantillon avec d’autres matériaux, l’équipe a découvert que le “tissu mou” du spécimen était en réalité un “pigment noir issu d’os, souvent employé dans les peintures historiques, selon Rossi.

Les scientifiques étaient sous le choc de cette découverte qui remettait en question des décennies de recherche. Cette fausse couche du fossile a induit en erreur la classification du Tridentinosaurus antiquus comme membre du groupe éteint des reptiles Protorosauria, important pour comprendre l’évolution précoce de cette classe. Valentina Rossi conclut avec prudence : “La prudence est désormais de mise lors de l’utilisation de ce spécimen dans des études futures”.

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