Colère des agriculteurs : « l’Europe est un peu le laboratoire de la Planète, on subit alors qu’on devrait être acteur »

Le mouvement social des agriculteurs gagne l’ensemble de la France : des taxes, des interdictions, des contrôles et une rémunération qui ne permet plus de vivre. Beaucoup estiment que les normes environnementales sont un frein à leur activité et participent à l’appauvrissement de la profession. La survie du monde agricole français est-elle réellement menacée par la transition écologique ? Nous avons interrogé deux exploitants sur la question.
Bruno Cardot, céréalier et producteur de betteraves, de pommes de terre et de vigne chardonnay dans l’Aisne, ainsi que Sandrine Le Feur, productrice bio de légumes, céréales, fruits, viande ovine et bovine, également députée Renaissance du Finistère, partagent le même cœur de métier, même si leurs pratiques sont parfois différentes. Si leurs avis divergent sur les normes actuelles, les deux exploitants sont convaincus de la nécessité d’une transition écologique : « je ne suis pas contre une Europe décarbonée, je suis d’accord sur les objectifs à atteindre, mais j’ai un problème avec les moyens mis en œuvre et le temps que cela doit prendre », explique Bruno Cardot.
Des interdictions, mais pas de solution équivalente derrière
« Nous ne sommes pas dans le déni : je suis bien conscient que je ne vais pas pouvoir continuer à utiliser les…
Par Karine Durand, Spécialiste météo extrême et environnement