Et si les Soviétiques avaient été les premiers sur la Lune?

12 septembre 1968. Un blizzard noir et blanc s’anime sur les télévisions du monde entier. La retransmission est hachée et laborieuse: pour lui faire traverser les 384.000 kilomètres qui séparent la caméra des spectateurs, le GUKOS –l’équivalent soviétique de la NASA– a dû utiliser une fréquence particulière, ce qui nuit à la qualité de l’image.
Mais malgré les grésillements et les zébrures noires, on peut clairement voir un cosmonaute descendre les marches en aluminium du module lunaire LK. 650 millions de Terriens le voient poser quelques instants à côté d’un drapeau suspendu dans l’exosphère lunaire.
Un drapeau rouge frappé d’une faucille et d’un marteau.
L’URSS dans la lune
C’est ainsi que les gouvernants de l’Union soviétique imaginaient ce jour de fête. Galvanisés par les succès retentissants des programmes Sputnik, Luna et Vostok, ils rayonnent d’optimisme: la course à l’espace ne peut que tourner en leur faveur. Preuve de leur suprématie, le président Kennedy leur a proposé une alliance de circonstances en 1961 –un partenariat inédit visant à gagner la Lune conjointement, par-delà les barrières idéologiques.
Pourquoi les Russes auraient-ils accepté? Ils sont en avance dans tous les domaines. Ils ont envoyé le premier satellite dans l’espace (octobre 1957), le premier organisme vivant en orbite (novembre 1957), la première sonde sur la Lune (septembre 1959), le premier homme…