Le cerveau humain est-il vraiment l’objet le plus complexe de l’univers?

Qu’est-ce qui pourrait rivaliser avec les 86 milliards de neurones de notre cerveau? En 2012, le neuroscientifique américain Christof Koch décrivait le cerveau humain comme «l’objet le plus complexe de l’univers connu». Mais certains experts voient les choses autrement. David Wolpert, scientifique à l’Institut de Santa Fe aux États-Unis, qualifie même cette théorie de «ridicule», en ajoutant que la question en elle-même est incohérente.
Ce débat implique en effet une problématique centrale: comment mesurer la complexité? New Scientist rappelle qu’elle n’est pas seulement définie par un ensemble d’éléments interconnectés. D’après les scientifiques, le cerveau humain ressemble davantage à une fourmilière anarchique plutôt qu’à une toile où tout est soigneusement lié. Ce parallèle avec la fourmilière permet de comparer les neurones aux fourmis, c’est-à-dire à des entités relativement simples qui, d’une manière ou d’une autre, construisent collectivement une structure qui fonctionne.
Une multitude de mesures et pas de réponse
En 2001, le physicien du MIT Seth Lloyd s’est risqué à l’exercice d’établir des conditions de base pour définir ce qui est complexe et ce qui ne l’est pas. Il a mis au point trois questions: est-ce difficile à décrire? Est-ce difficile à créer? Quel est son degré d’organisation? Lloyd a ensuite énuméré une quarantaine de sous-mesures de complexité, et plusieurs…